Depuis Kotor, on peut serpenter sur la E762 (une des nombreuses “panoramic road”) jusqu’à Pluzine. Les vues sont tout simplement à couper le souffle. On s’arrête une ou 2 fois pour admirer le paysage… avant d’arriver au canyon de la Piva ! La Piva est un joli fleuve qui coule “tranquille” dans des gorges somptueuses et turquoises… Incroyable de beauté ! Arrêt à Pluzine (station genre de “ski” mais pas pour du ski), et on longe la Piva jusqu’au barrage… Seules au monde (One more time!), on se gare, avant d’entendre un gros POUEEEET qui nous rappelle à l’ordre : si on va + loin, on rentre en Bosnie Herzégovine ! No pasaran ! Demi-tour, par la route qui serpente, ornée de bonnes grosses pierres, et de tunnels pas éclairés, on ne rigole pas avec ça ! Yvette “fait gaffe”.
Dans le nord, on aura 3 points de dodos principaux :
- Le premier ici, perché dans les montagnes, au milieu des chèvres, des vaches/taureaux en pleine liberté. Pour y arriver, Yvette a fait preuve d’efforts sur une route étroite et sportive (les amateurs/amatrices de pilotage en auraient pour leur argent!). L’endroit est dingue, on fait signe aux Monténégrins sur leurs tracteurs /dans leurs VW d’un autre temps (ou celle que vous avez revendue il y a 10 ans). En mai, ne soyez pas étonnée.es, y a encore de la neige. D’ailleurs, on y repassera 2 semaines plus tard, et la route sera complètement différente. La neige a fondu, on ne reconnaît pas le lieu du dodo. C’est trop drôle.
- Le deuxième, super canon, bien sur les hauteurs aussi, non loin des remontées mécaniques.
- Le dernier, c’était un arrêt à la Organic Family Farm pour 2 nuits. À la toute base, c’est parce qu’on avait besoin d’une douche et puis, on annonçait beaucoup de pluie (et bon, on est dans le nord, y a encore de la neige… si en plus il pleut…). C’est à 10’ de Zabljak (et donc du Bobotov et du lac noir), dans un petit hameau, une ferme familiale, tenue par Milan qui fait 2m20 (à peu de choses près), et sa maman qui … cuisine !!!! D’ailleurs, on y mange le soir : un repas pour 2 mais pour 10 ! Que des produits de la ferme… On se régale, on goûte au Rakija (alcool local), et on a la peau du ventre bien tendue ! On ne la fera … pas tard ! Pour la petite anecdote, 2 jours plus tard, on a fait nos “paquets”, on est toutes prêtes à quitter l’éco farm, mais ce qu’on a oublié, c’est qu’Yvette a des pneus été, qu’il a plu à mort toute la nuit, et que la remontée vers la route … est compromise… Embourbées, on attend Milan le sauveur en buvant un “Turkish coffee” avec son adorable maman Vera. Ouf, quelques ornières + tard, Yvette est sur les rails.
Quand on vient dans le nord, on vient pour la randonnée, les points de vue et le rafting. Ouais gros, nous, on aura tout eu !!
Bobotov Kuk qui se transforme en lac noir
Début mai, les Cassettes, mignonnes et naïves (?) pensent pouvoir grimper le Bobotob Kuk. Bien qu’on ait de la neige sur la route, qu’à cela ne tienne, on avance… jusqu’à nous trouver face à un gros tas de neige bien compacte qui nous empêche d’avancer. Les monténégrins qu’on a croisés (en tracteur, et qui nous ont fait coucou) ne nous ont rien dit, les coquins ! Forcées de constater qu’on n’ira pas plus loin, on redescend TOUT…. pour retourner à l’entrée du parc du Durmitor, au Lac Noir. Le type à l’entrée qui nous vend le ticket de 3€/personne est très sympa (comme tous les monténégrin.e.s rencontré.e.s jusqu’ici!), et me dit gentiment “Bobotov closed, too dangerous”. Ah! C’est vrai qu’il y avait de la neige… et Dieu merci, on n’a pas tenté le coup! … Nous entamons donc le tour du lac noir… endroit superbe, un bar à vin à l’entrée (on peut aussi y prendre un café!), et zou, en marche ! … Là aussi, il a neigé, et ça a tenu … ! Du coup, idem : freinées par la neige et arrivées à une cascade impossible à traverser, on rebrousse chemin, bien intrépides que nous sommes pourtant !
Pour nous consoler : un café avec vue… sur le Bobotov ! “On a bien fait de ne pas tenter le diable”, nous disons-nous… Car bien que sportives, on n’a ni piolet, ni crampons, ni tenue d’alpinisme face à toute cette neige ! En sortant de là, on repasse par Zabljak, station de “ski” plutôt déserte… mais le bar à l’entrée nous tend les bras, on s’y arrête 🙂 En +, la playlist dans les baffles est totalement 90’s, et les tables sont au soleil. What else? 🙂 A noter que ce chouette bar sera aussi devenu notre point de chute pendant nos jours dans le nord. On y a même passé une journée de boulot, puisque le wifi y est excellent … et on a – ben sûr ! – terminé avec une planche apéro-bières.
Un autre parc tout doux, le Biogradska
On ne va pas se mentir, on était un peu frustrées de ne pas pouvoir randonner plus que ça. Pour y remédier, on est allées faire un tour vers le parc naturel du Biogradska. L’endroit est un véritable havre de paix… Nous y étions presque seules, à midi, pour profiter de la beauté du lac Biograd. Toutefois, et bien que nos envies de randonnées soient restées inassouvies, l’endroit est magique, et on a aimé faire le tour du lac (4km). La faune et la flore du lieu foisonnent, on y croise des grenouilles, des tortues, des oiseaux de toutes sortes. Et la couleur de l’eau est dingue. On a l’impression d’être à l’arrêt, sur un petit nuage. C’est si calme, si doux. On cueille même de l’ail des ours (qui doit recouvrir 50% de la balade!) pour un petit pesto maison.
Le Tara Canyon
Non loin du Durmitor, on retrouve le Tara Canyon. 2ème plus grand canyon du monde (après le Colorado Canyon), il est réputé pour ses descentes en rafting, nous n’en ferons rien à notre première visite : trop de courant, pas encore de descente possible. On y va quand même, et on est subjuguées. Le pont culmine à 300 m au-dessus d’une rivière – la Tara si vous avez suivi – splendide. On peut aussi faire la “+ grande tyrolienne d’Europe” (the biggest Zip Line) à 25€ les 40 secondes, mais non merci. Un café, plutôt. Réellement, endroit coup de cœur de toute notre vie.
2 semaines plus tard, on reviendra faire du rafting par là avec le Waterfall Rafting Center, tenu avec enthousiasme et générosité par Milada. Une dame hyper souriante, très énergique et à l’anglais parfait …
… C’est peut-être est-ce le moment de vous raconter notre aventure maudite ? 😀 Le point de RDV du rafting se situe tout au nord du Monténégro, à la frontière avec la Bosnie. L’horaire est précis : 10h30, rdv pour le petit déjeuner. Puisque nous sommes matinales mais qu’on court quand même beaucoup, on décide de retourner la veille au soir à notre lieu de dodo 1, à 45 minutes à peine du centre de raft. On aimait l’endroit, l’ambiance et surtout, on voulait voir s’il y avait encore de la neige. On arrive, et évidemment, on pleure de joie. C’est trop beau. Sur les derniers 500m, le revêtement de la route est vraiment en mauvais état… Yvette vrille un peu, on se gare. Il est tôt, juste l’heure de prendre l’apéro avec Top Chef téléchargé le jour avant (D’ailleurs.. GO GO SARAH!). Mais… ça caille dans le nord! On passe de 30°C en Albanie, à 10°C ici… outch. Bien au chaud, on mange dans Yvette et c’est Babeth qui se coltine le rangement de la vaisselle. Jusqu’à ce qu’elle dise “Amour… on a un problème.” Oui, le revêtement de la route était parfait… mais on a crevé un pneu 🙁 Il est 21h, ce n’est pas aujourd’hui qu’on réglera le problème. On checke sur Youtube comment changer un pneu, on envoie un message à Sergio pour le prévenir et dans un élan de bonnes idées, on envoie un message à Milan (de l’Organic Family Farm) pour lui demander s’il n’a pas un copain ou une copine sous le coude pour nous dépanner. Il nous répond dans la minute : son pote s’appelle Sava. C’est bon signe 😉
Le lendemain, les Cassettes ont moyennement bien dormi. Il est 7h, elle sortent le crick. Après 1h de tentative pour déboulonner les énoooormes vis qui retiennent le pneu de secours, à bien placer le crick, à réfléchir à la meilleure façon de faire, on rend les armes…. Et on envoie un message à Sava. Par sécurité, on se résigne à annuler le rafting. Zut zut zut. CHANCE ! Sava et son pote Jeremy arrivent en 2/2, gèrent le changement de roues, réparent l’ancienne avec une mêche et nous voilà, bondissant dans Yvette (et en roulant doucement quand même) vers le point de RDV.
Petit bonus : Babeth retrouve l’enjoliveur. Nivunicons.
On arrive à 11h, on part directement dans le 4X4 avec des sandwichs préparés par Milada (parce qu’on a loupé le breakfast) et 2 super belges, Adrien et Flore. La journée se passe assez bien, sauf qu’on reste un peu sur notre faim. La descente est chouette, quelques sensations sympas mais trop de monde sur l’eau et surtout, un arrêt combat de coqs entre les différents moniteurs des différents centres de raft. Après ce tumulte très bruyant, on retourne voir Milada pour un repas, tout en douceur, avec nos deux belges, dans son “Waterfall rafting center” très bien aménagé, et à l’abri des “touristes locaux”.
Une route à couper le souffle : la Moraca (R18)
Une route rejoint Zabljak à Podgorica via la R18 : la Moraca (vous pouvez le dire avec n’importe quel accent, c’est toujours marrant). Si vous avez envie de canyons, de beauté qui vous envoûte, de verdure, de virages qui s’ouvrent sur des paysages à couper le souffle… Comment dire… C’est la réponse à tout cela. On ne s’arrête pas au monastère Moraca, mais il semblerait que c’est très joli. (bien que désert). Lors de notre premier passage au Monténégro, on l’a descendue du nord au sud. Et lors de notre deuxième passage, on l’a remontée. Vérification faite : elle est dingue dans les deux sens (bien que Cassi préfère du sud au nord).
Petit conseil “routier” : si vous empruntez la Moraca du Sud au Nord, remontez la E65, 8kms après le Moracha monastery, à l’embranchement prenez à gauche, sur la R18 jusque Dobra Sela puis la P5, pour – in fine – retomber sur la E762 que vous connaissez bien. Il n’y a quasi personne, et c’est – bah évidemment – waw.
C’est fini pour la région du nord, qu’on a adoré comme vous pouvez le lire ! Mais vous pouvez découvrir les autres régions du Monténégro : la baie de Kotor et ses environs, le centre ou la côte. Ou alors, retournez à notre récap, par ici !