Sitôt arrivées sur le territoire Italien, et après avoir discuté avec les douaniers pour comprendre si oui ou non nous pouvions voyager dans leur beau pays, à l’arrivée à Bari, les Cassettes ont mis le cap sur un haut lieu du tourisme et emprunt d’une beauté (presqu’)inégalable : la côte amalfitaine !
Depuis Naples, notre 1er arrêt pour casser la croûte a bien porté son nom : le parc “corona”. Après avoir déplié le “nécessaire de camping” (= table + chaises + vaisselle), on s’est délectées, avec vue, d’une salade bien fraîche : salade + tomates + mozza + nectarines + huile d’olive (faite maison par une dame chez qui on a passé quelques jours précédemment pour recharger les batteries. Merci Jacquie !).
Cassi avait lu que pour visiter la côte, le faire en voiture s’apparente à être très très téméraire … et elle n’a pas eu tort : des bus qui croisent des voitures, des camions, des vespas, et des personnes qui marchent… le tout sur des routes étroites et sinueuses … c’est plutot sportif. En arrivant, audacieuses que nous sommes, nous descendons vers Fiordo Di Furore, une plage nichée dans un “fjord” qui donne directement sur la mer.
Nous remontons quasi directement vers San Lazarro où se situe notre notre camping, Beata Solitudo, dans lequel nous déposerons Yvette pour plusieurs nuits. La côte amalfitaine se fera en bus pour les cassettes. Le réseau est optimal, les horaires très clairs et respectés, le budget très correct (entre 1,3€ et 2€ le trajet, considérant que les parkings sont à plus de 3€ l’heure) et enfin, on se laisse conduire. VENDU.
San Lazarro
Le camping représente parfaitement ce qu’il nous fallait : une place à l’ombre pour Yvette, de quoi nous doucher, cuisiner, utiliser un frigo (presque trop) froid, et être pile face aux bus locaux pour visiter les environs ! Paulo, le gérant, est charmant, nous explique les alentours, les balades, les bus, et vend même les tickets jusqu’Amalfi ! Le petit village est bien vivant avec des bars, des restos, des “gelateria’s” et des gens qui viennent y prendre un verre/ assister à la messe de 19h30, et discuter autour de leurs Fiat’s sorties des années 50 ! On est bien heureuses d’être là.
Le lendemain, 1ère exploration : JOIE, on a hâte !
Amalfi
C’est réveillées par les cloches de l’église adjacente que les Cassettes ouvrent les yeux dans le ciel gris et les gouttes de pluie. Qu’à cela ne tienne, elles déjeunent dans Yvette, reprennent leur veste imperméable et chopent le bus vers Amalfi. LA base !
La côte amalfitaine tient son nom de ce petit village. Il est central, sur le bord de l’eau et touristique. Amalfi = une rue principale qui monte avec de nombreux commerces identiques (gelateria, sandales, sacs en cuir et produits à base de citrons) + des petites ruelles piétonnes sur les côtés. Tout est pavé, c’est assez mignon. On oscille entre touristes, appareils photos sur le ventre et sacs à dos remplis avec des mamys qui piaillent, des jeunes qui font du vélo et des serveurs qui attendent que les terrasses se remplissent. Ici, on a surtout flâné, senti l’énergie de la côte, pris un café (4,5€ l’americano, tu le dégustes) et visité la cathédrale, qui vaut honnêtement le coup. Géante, un peu rococo et … gratuite! De là, on a sauté dans le “ferry” pour Maiori/Minori.
Maiori/Minori
À Maiori, le charme n’opère pas vraiment mais qu’importe : l’objectif est de prendre le sentier des citrons, jolie balade qui relie les deux villages. Sur tout le chemin, bien évidemment, on croise des milliers de citronniers. La côte amalfitaine, c’est le haut lieu du limoncello (quand t’es en mode “party”) et de la granita au citron (quand t’es en mode “j’aitropchaudhelphelphelp”). La balade n’est pas trop compliquée, ça grimpette un peu mais le soleil sort finalement son nez (et tout son corps, car ça tape) et nos dos sont bien dégoulinants. On arrive à Minori, dont la petite ville se compose d’une esplanade qui donne sur la mer, d’une place et d’une rue. Basta. De là, on reprend la route vers Ravello. On savait que la montée serait rude… C’était peu dire.
Ravello
Et hop, 400D+ dans les baskets, sans qu’on ait compris comment. La plupart de la “balade” (ou la “montée”) se fait par des escaliers. Cassey Oh n’a qu’à bien se tenir, on a musclé nos guibolles et nos fessiers (on a aussi eu la tête qui tournait de chaud).
Mais ça valait tellement la peine. Ravello, c’est tout beau, tout propre, tout paisible (on se doute qu’hors saison, c’est toujours plus chouette car il y a bien moins de touristes). Une jolie place avec une église – bien sûr – , des petites ruelles très mignonnes, et une villa (la villa Rufolo) qui vaut le coup (bon, c’est quand même 6 balles l’entrée mais le boulot de restauration du patrimoine derrière est impressionnant) où se tient un festival de musique chaque été.
On reprend le bus de Ravello à Amalfi, de Amalfi au camping et hop, 3,3€ plus tard, pas de gestion d’Yvette (pas de parking, pas de stress que son rétro se fasse accrocher et j’en passe), on revient, on prend l’apéro et on se pose car, le soir, sur la côte Amalfitaine, au mois de juin… ça caille.
Pour notre deuxième jour, on a encore envie de marcher ! On se lance sur “le sentierio degli dei” (le sentier des dieux). Pour le côté légende (on sait que vous en raffolez), et merci Wikipedia : On raconte que lorsqu’ils voulaient écouter le chant des sirènes, les dieux de l’Olympe empruntaient ce sentier qui surplombe la côte amalfitaine. De ce balcon, ils embrassaient tout le golfe de Salerne, depuis la riviera du Cilento jusqu’à la pointe de Sorrente, et plus à l’ouest encore, jusqu’à Capri et ses fameux rochers, les « faraglioni ». Ils apercevaient surtout le petit archipel Li Galli, refuge des femmes-oiseaux à la voix ensorceleuse. Aujourd’hui, les sirènes se sont tues. Les dieux ont pris leur retraite. Mais le sentier, lui, demeure, huit kilomètres à flirter avec l’abîme, d’est en ouest.
Balade facile annoncée (8km – 3h30, relativement plate), à partir de Bomerano jusqu’à Positano, le village représentatif (touristiquement parlant) de la côte amalfitaine. Depuis notre camping, rien de plus simple. Le bus qui passe devant nous mène au début du sentier (ce camping est vraiment fort bien placé!) et on commence. Tout est bien fléché. C’est bizarre, la brume est partout, les nuages se font épais et créent une atmosphère à la fois mystérieuse et magique. C’est sûr qu’avec un ciel bleu, ça doit être grandiose … mais les lieux sont presque mystiques et – encore une fois-, quasiment déserts. On croise quelques marcheurs.euses avec des bâtons. La balade n’est pas compliquée, quoiqu’un peu technique et glissante. On vous conseille quand même de bonnes chaussures et full eau, car en été, ça doit taper sévère ! La balade passe par Nocelle, minuscule village et se termine par 1500 marches jusque Positano (on regrette le dernier kilomètre sur la route, à faire attention aux voitures, aux bus, aux mobylettes).
Positano
De loin, c’est merveilleux. Toutes ces petites maisons blanches (ou presque), sur plusieurs étages, ça vend du rêve. De près, c’est mignon même si joliment défraîchi et que ça sent les égouts à certains endroits. Si les quelques rues sont surtout commerçantes, on peut s’éloigner de l’agitation assez facilement et, de nouveau, faire fonctionner ses cuisseaux ! Après avoir mangé notre petit tupperware sur le bord de l’eau, la pluie revient, on se remet en marche. Le nombre de marches dans cette ville est… inconsidéré. On arrive au-dessus, en sueur, la drache ayant laissé place aux rayons qui crament bien nos petites têtes encore blanches).
Cette troisième journée, ce sera au tour de Pompéi.
Pompéi
Le Lonely Planet qui – pour une fois – nous a fourni quelques informations (oui, depuis le début de notre voyage, on a tous les guides du LP, mais on est très déçues. Du coup, on le feuillette quasi plus mais pour Pompéi, on a fait une exception), relate assez bien la tragédie de Pompéi.
24 aout 79 – En l’an 62, un tremblement de terre a dévasté la ville, plusieurs édifices sont toujours en reconstruction. A 8h, le 24 août 79, les habitant.es ressentent des secousses mais ne crient guère à la panique. A 12, une forme explosion annonce l’éruption. On aperçoit un énorme nuage noir de matière volcanique, haut de 14 km, qui jaillit du cratère. Entre 15h et 17h, une pluie de lapilli (fragments de lave) tombe sur Pompéi. Terrifié.es, les habitant.es commencent à fuir ou à chercher un refuge. En moins de 2 heures, le panache volcanique atteint 25 km de haut, obscurcissant le ciel. Les toits des maisons s’effondrent sous le poids des débris, ensevelissant les occupant.es.
25 aout 79 – Minuit, un torrent de boue engloutit Herculanum. La pluie de lapilli et de cendres continue de tomber sur Pompéi, détruisant les édifices et asphyxiant les haibitant.es. Entre 4h et 8h du matin, des nuées ardentes dévastent la ville, tuant les dernières personnes encore en vie.
Lonely planet
Eh ben… c’est pas joyeux tout ça. En tout cas, malgré cette tragédie absolument terrifiante, cette pluie de lapilli a permis de conserver une ville aussi vieille, dans un meilleur état que si le temps avait simplement fait son travail d’usure.
On était moyennement à l’aise à l’idée d’aller à Pompéi. Les sites nous alartaient en permanence : attention aux arnaques, ne faites confiance à personne, il y a beaucoup de faux tickets, certains sites de réservation sont des copies, les guides sur place ne sont pas toujours officiels. Enfin, bref, ça donnait pas envie! Mais, encore une fois, vu que nous étions hors saison, tout s’est super bien passé. Les petits conseils des cassettes pour visiter Pompéi :
- Prenez le créneau horaire le plus tôt possible (9h hors-saison et 8h30 en saison). D’abord, parce qu’il y a moins de monde et ensuite, parce qu’en été, la chaleur doit être écrasante.
- Achetez vos tickets en ligne, ça vous fera gagner du temps. En gros, quand vous arrivez (nous, on est rentrées par la Porta Marina) vous passez un premier portique de sécurité et ensuite, il y a les caisses en face de vous, les audioguides à droite et l’entrée, en bas des marches. Grâce au ticket en ligne, vous pouvez directement aller à l’entrée. Du coup, on ne vous conseille pas de prendre le billet “coupe-file”. En saison, apparemment, beaucoup de personnes attendent leur billet et donc, perdent du temps…
- Si vous voulez un.e guide, c’est à l’intérieur qu’iels se trouvent! Pas à l’extérieur. Nous, on a fonctionné avec les audioguides et c’était super. Bon, le site pourrait clairement engager Ultra Vagues pour refaire les productions sonores mais bon 😉 L’application est bien fichue, et pensez à prendre des écouteurs, ce sera beaucoup plus confortable.
- Prévoyez à manger et à boire. De nouveau, en saison, il y a peut-être des petits stands mais ici, rien. Pas même de quoi prendre de l’eau…
- On a pris 4 heures en choisissant ce qu’on voulait voir, et on a marché 13 bornes quand même.
On a passé vraiment un excellent moment de visite ! Etant donné qu’on était assez matinales, on est arrivées à 9h et hop, on était 10 touristes à tout casser. On prend nos audioguides, et on se lance. Le site est divisé en plusieurs régions, c’est assez bien fichu. Et puis, le travail de restauration du patrimoine est vraiment pointu et rend le site magique. On s’imagine dans la ville, avec les habitant.es qui y circulaient, qui se rendaient aux halles, aux temples. En fait, au début, on a du mal à se projeter. C’est normal, c’était il y a longtemps, les traditions ne sont plus les mêmes et surtout, l’architecture ne ressemble pas vraiment à celle que nous connaissons aujourd’hui. Et puis, au fil des édifices, des ruines, on s’imprègne des lieux. Et c’est surtout, quand on arrive sur le foro, la place principale, que tout prend son sens.
Bon évidemment, on ne peut pas vraiment vous parler de tout, c’est impossible. Mais on a vraiment apprécié certains lieux.
- Le foro : pouah, ça en jette ! L’espace est une énorme place sur laquelle les affaires politiques, commerciales, religieuses et sociales prennaient vie. Ce lieu était interdit à la circulation, seulement piéton. Et alors, assez dingue, on voit encore des inscriptions sur certaines ruines, en chiffres romains. On a presque l’impression d’être dans un décor de film. Pour ne rien gâcher, on était absolument seules sur cette place. C’était magique.
- La casa del poeta tragico : en soi, la maison est très belle et encore très bien entretenue mais c’est surtout pour ce qu’il y a derrière la vitre de la devanture que ce lieu nous a intéressé. Il y a une mosaïque au sol qui écrit “Cave canem” – ou attention au chien – la plus ancienne inscription de ce type au monde.
- La casa del Menandro : incroyable! C’est LA maison la mieux conservée de toutes. Son nom, elle le doit à Menandro, mec super marrant de l’époque qui écrivait des histoires drôles et dont il y a une peinture dans le fond de la maison. Ce qui est très impressionnant dans cette structure, c’est d’abord, la cour à colonnades (péristyle) dont les colonnes ne sont pas à équidistance l’unes de l’autre et ensuite, les fresques encore visibles et quasi compréhensibles. Dans l’entrée (atrium), on y voit l’épopée de Troie en mode storyboard découpé (coucou Action Médias Jeunes).
- Le palestra grande : en termes d’histoire, ce n’est pas vraiment le lieu le plus chargé. A l’époque, il s’agissait surtout d’un terrain de sport pour les athlètes. Mais ce qui impressionne, c’est le pourtour de la cour qui est un portique jalonné de colonnes. Super paisible.
Sorrento
Pour terminer notre séjour sur la côte amalfitaine, on est allées à Sorrento. Les puristes diront “Oui, mais c’est pas sur la côte…” OKAY. Il n’empêche que ça fait partie de la “péninsule” (les puristes diront “Oui mais ce n’est pas une péninsule…” –’). BREF. On a fini par là en tout cas. C’est super mignon, c’est piétonnier pour la plupart, il y a 2 rues principales avec 1000 petites boutiques. C’est touristique mais honnêtement, pour terminer ce petit séjour, c’est qu’on attend non ? Une chouette chambre, un chouette aperitivo et un chouette resto. Basta. Cassi a même été se faire couper les cheveux…
Next destination : les Pouilles, région dans laquelle on va rester un petit temps. Sinon, dans le sud, on a aussi visité la région de Basilicate. Et si vous avez trop chaud et que vous avez envie de fraicheur, rendez-vous dans le Val d’Aoste, les Dolomites et la Région des Lacs. … et si vous êtes perdu.es, on se retrouve dans notre récap !