La baie de Kotor et ses environs

Herceg Novi

Ce nom complètement impromptu sera notre première découverte du Monténégro. On a quitté Dubrobro, on passe la frontière. 

  • “Rien à déclarer?”, nous lance le gars de sa guérite ?
  • “Non”, répondons-nous en coeur. 
  • “Test PCR?” 

On cherche dans nos papiers, on tend un smartphone avec nos papiers, il ne le regarde pas. « OK dit-il ». On est contentes, on trace notre route… Surprenant. Mais nous voilà en terrain nouveau!

Le Monténégro, bien que dans l’Union Européenne, où l’on paye en €, est dans une zone “hors roaming” niveau téléphonie… On arrive donc péniblement (et à l’ancienne avec une carte !) dans une boutique de telecom “Telenor”. Chance ! Viktor (le gars du shop, donc), est super sympa, et nous vend l’Offre touristique : 15€ pour 500GB. (Coucou la Belgique ! Si tu nous entends, sache qu’il n’y a qu’en Belgique que la téléphonie est hors de prix!!!). On prend 2 abonnements. À nous l’ »Internet » à nouveau !

Pour marquer le coup (et aussi pcq on a un besoin urgent et naturel), on prend un café sur la “digue”. 2€ pour 2 cafés. Bon, ça va 🙂 Et l’endroit est beau ! Vivant, et peuplé. On aime ! … on a d’ailleurs galéré pour garer Yvette, tant les rues étaient bondées. C’est dire ! On sent la grosse station sur une ville qui regorge d’histoire! 

Perast

Si on continue dans la “baie”, on arrive à Perast, ma-gni-fi-que petit village de la baie avec pas moins de 17 églises et 15 palais – dans lequel on s’arrête… Café (si si, encore! ), petit repas léger, on savoure ! La rue principale est étroite et fréquentée, c’est rigolo, ces camions qui bloquent tout, ces motards qui font la file, ces bateaux “to see the islands”, ça anime, on aime bien. Une souriante dame nous propose de goûter une liqueur, et pour une fois, on répond non, gentiment, tout sourire.

En face de cette bourgade, on y trouve 2 îles : d’abord, la plus grande, la plus intéressante, l’île de « Our Lady of the Rocks », traduction en français immonde : Ile de Notre Dame de Récif. C’est étrange mais l’île a été construite artificiellement, autour d’une légende (apparemment, il y en a 1000 versions mais on vous conte celle que Peter, notre pilote et guide pendant un tour en bateau, nous a raconté). Deux marins étaient frères, l’un d’entre eux était estropié. Un jour, alors qu’ils étaient en train de pêcher, ils virent une lumière. Ils trouvèrent dans l’eau l’icône de la vierge et ramenèrent la précieuse trouvaille chez eux pour la nuit. Le lendemain matin, l’icône avait disparu, et était réapparue à l’endroit où les frères l’avaient initialement trouvée et surtout, l’estropié avait récupéré l’usage de ses deux jambes. Miracle ! Par conséquent, les habitant.es de Pérast décidèrent de construire une église à l’endroit où les frères avaient trouvé l’icône. Tour à tour, pour souhaiter « bon voyage » ou pour espérer un miracle, iels apportèrent des pierres sur la future île. A côté, on trouve Sveti Djordje, autre île, qui abrite un monastère. Elle est plus sauvage mais impossible d’y aller car maintenant, elle est privée. (Et son histoire et 1000 fois moins fun).  

 

Kotor, la ville

Yvette nous a conduites à Kotor, qq kms + loin que Pérast… La météo annoncée pour les 3 prochains jours est immonde, on a préféré prendre un logement (Biser Aparments)- encore un – pour faire qq lessives/cuisiner/ se poser, car trempées, et même si Yvette est l’amour de notre vie, là, elle ne fait pas le poids. Sitôt arrivées – et bien qu’Ivan (encore un!) soit un charme, on chausse nos baskets à la découverte de la vieille ville de Kotor, par la promenade le long de la côte. IN-CRO-YA-BLE. C’est tout bonnement splendide. La vieille ville tout autant! On monte les 1350 marches qui mènent au fort, c’est gratos, ou en tous les cas, les aubettes sont bien bien crados et sans personne dedans. Imprenable !

Kotor, le centre, c’est un piétonnier, à l’image du centre de Namur, avec des fortifications autour et des tours à l’intérieur. Les pavés blancs, les petits restos, bars et terrasses nous font vibrer. On change de logement (parce que chez Ivan, il fait un peu froid) pour s’installer dans le centre-centre cette fois, chez Boba, femme monténégrine adorable qui ne parle pas un mot d’anglais, ni de français, ni d’italien… ce sont ses filles, Lana et Ena, 8 ans, qui vont à l’école internationale qui font la discussion. L’appartement est super équipé et la fenêtre ouverte, on se laisse bercer par les concerts live des vendredis et samedis. Y’a même un soir où l’on va au resto (Konoba Scala Santa, dont le patron super sympa apprend le français, et où l’on mange carrément bien!), on rencontre Axel et Nina et puis, on se retrouve dans un bar de la ville, à commander des bières et à être bousculées… (mon Dieu que ça fait du bien cette sensation). Un autre soir, on fait la fête avec Flore et Adrien, deux belges géniaux avec qui on a fait le rafting. On a mangé dans le même resto (Konoba Scala) et on est allés boire des coups dans le seul bar qui faisait un concert live le mardi soir.

Petite recommandation des K7 sur Kotor : le meilleur glacier du voyage, c’est chez « Marshall’s Gelato ». Il connait tous ses produits sur le bout des doigts, te conseille sur les associations de saveurs, parle des composants et surtout, l’origine des produits est notée sur les petits écriteaux. Coup de coeur sur la glace au chocolat noir et sur la pistache salée. MIOUM!

Après ces journées et soirées mouvementées, on se rend vite compte que Kotor est une ville super animée, assez jeune et bien mixte (locaux et touristes). Le petit bémol, c’est le parking… On déposera Yvette ici, quelques jours de suite, à peine à 10 minutes de l’appartement, dans un lieu super safe (à part le pollen qui attaque le pare-brise, Yvette se repose gentiment). En revanche, on ne conseille pas à nos ami.es vanlifeur.euses d’y dormir la nuit. Les potes qu’on a rencontrés se sont pris un PV car « il est normalement interdit de dormir la nuit sur ce parking » (dixit, le policier qui ne montre aucun papier légal et qui fait une ristourne sur la prune : 42€ à la place de 150. Ouais).

Kotor sera notre lieu facile pour bosser (chez Boba, le wifi est dingue!) mais on se posera aussi ici (Konoba Bonaca Kotor), avec une vue imprenable, un bon café, et un wifi nickel. 

On vous partage aussi que la météo à Kotor peut être très… très… changeante.

10h30

Psssssssst ! Si jamais tu dois faire un test PCR au Monténégro, dans le coin de Kotor, il y a une clinique (Ul. Jadranska 61) qui le fait gratuitement entre 7h30 et 8h. C’est un peu le bazar mais grosso-modo, tu te présentes, tu files ta carte d’identité, un mec pas sympa la prend, la photocopie. Après quelques merveilles administratives, il t’appelle (s’il arrive à prononcer Bois D’Enghien), et tu peux aller faire ton test (qui doit d’office est négatif, vu la manière dont le doc/infirmer, super sympa lui rentre à peine le coton-tige dans le nez). Puis, tu retournes à l’hôpital à 16h chercher ton beau papier. Et tout ça, c’est gratuit. Cool quand même !

La baie en bateau

On a un peu craqué notre culotte… on s’est pris un tour de 3h en bateau (en speedboat svp) dans la baie. Pendant que Cassi bossait gentiment sur le blog, Babeth est sur le bord de l’eau pour comparer les offres. En gros, tous les tours proposent la même chose mais vu qu’on est hors période touristique, beaucoup ne prennent pas 2 nanas seules… C’est pas très rentable. Du coup, Peter est venu à notre rencontre (le mec a sa tagline déjà toute préparée, en disant « My name is Peter, like Peter Pan ». Bref, le courant passe bien entre Babeth et lui, grand mec aux airs de Michael Vendetta (la montre en or et tout).

Chance, on se retrouve à 4 seulement sur son speedboat, à midi tapantes. Le soleil donne, brule un peu mais, c’est très plaisant. On démarre, et là, le charme de la baie opère d’autant plus. C’est complètement magique. En plus, Peter a des gouts musicaux éclectiques, assez proches des nôtres (on passe d’Ultra Nate à Sam Smith en passant par un remix des Bee Gees). On traverse la baie, on passe par le détroit de Kumbor et on arrive en pleine mer pour aller voir la Blue Cave. Encore une fois, chance pour nous, d’habitude, en haute saison, ce n’est pas moins d’une vingtaine de bateaux qui attendent pour pénétrer la grotte. Ici, nous sommes seul.es. C’est fou. Et en plus, on a même le droit de faire un petit plongeon (dans une eau carrément froide mais purée, que ça fait du bien!). Sur le retour, on passe par les îles en face de Pérast (dont on vous parlait juste avant) et on retourne à quai, heureuses (et même pas cramées! On a mis de la crème solaire les mamans, promis).

Les alentours de Kotor (Lovcen – Mausolée de Njegos – Lac Sakadar)

L’avantage de se poser quelques jours dans le centre de Kotor, c’est qu’en reprenant la voiture, on peut accéder à des petites merveilles. À partir de là, on peut partir pour une bonne grosse journée de découvertes (et c’est ce que les Cassettes ont fait le 31 mai). Levées à l’aube (ou presque) avant que ne retentissent les cloches des églises de la vieille ville … Car dès 7h, si tu vis dans le centre et que tu dors encore, bah… tu ne dors plus, hahaha ! Ventre plein, on retrouve Yvette (bien dormi, Yvette, malgré le pollen sur ton parking?), et on entame la fameuse route “Serpentine”: 25 épingles sur quelques kilomètres permettent de grimpetter la montagne. Chaque tournant est accompagné d’un “woooow, t’as vu ça?” et d’un “pourvu qu’on croise personne en face”. Bien qu’on ait été chanceuses car la route n’était presqu’à nous, c’est encore la pilote Cassi qui, face à un gros camion, nous fait une petite marche arrière tranquille, sans stress pour laisser passer la bête. 

Au-dessus de la Serpentine, on arrive au Mont Lovcen. À gauche, on part vers Njegusi pour acheter du jambon cru à des vendeurs et vendeuses sur le bord de la route. Considérant notre départ matinal, nous n’avons croisé personne. Nous, on a pris à droite, vers le Mausolée de Njegos. Nous aurions normalement dû nous acquitter de 5€ pour rentrer dans la zone mais encore une fois, personne à l’horizon (ouais, on est hors saison baby). On doit bien vous le dire : Yvette est heureuse de retrouver des routes lisses, sans énormes cailloux. Elle patine et rigole tellement elle est contente. On gare notre petite maison et on grimpe les 400 marches qui mènent à l’édifice. Arrivées au sommet, on se régale. La vue est imprenable et à 360°, et encore une fois, nous sommes seules face à ces imposantes montagnes et cette tombe majestueuse qui abrite la dépouille de Petar II Njegos, prince évêque du Monténégro (et poète et philosophe… le mec, il gère quoi). 

On reprend Yvette et on la dépose à quelques kilomètres de là pour se lancer dans une petite randonnée de 10kms (au départ de l’hôtel Ivanov Konak). Vu qu’on revient de l’Albanie, on est sur nos gardes… 10km, 2h30. Okay… en Albanie, on pouvait compter une heure de plus. Ici, nickel ! Et en plus, on suit une promenade balisée. Nickel. On range maps.me et on se laisse porter. Ça fait du bien. Et les vues sont de nouveau, “ouffissimes” (forgive my French). 

Non loin de là, on se rend dans la petite ville de Cetinje (pour manger, ÉVIDEMMENT 😀 ). On ne savait pas trop à quoi s’attendre, mais cette petite bourgade est plutôt mignonne. Ancienne capitale du Monténégro, les rues sont colorées et quelques bâtiments se visitent : l’église orthodoxe, le monastère, les quelques musées ou encore, cette verrière qui abrite une maquette géante du Monténégro (1€). Même si c’est super chou, on ne s’y arrête pas pour prendre un café bien que les terrasses soient bondées (non mais le lundi, vous taffez pas?).

Pour encore un peu + de magie, Cassi avait repéré un point de vue super cool sur le lac Skadar. C’est parti ! Après une vingtaine de minutes à serpenter dans des petits sentiers avec Yvette (qui s’est sûrement dit… « oh purée, c’est reparti, les Cassettes me saoulent »), on arrive à  Pavlova Strana (le point de vue, si vous avez suivi)  et on voit ça. MERVEILLE. On conseille aussi de prendre la route qui joint ce point de vue à Virpazar (la P16). La route est assez lisse et le panorama vaut vraiment le coup ! Y’a même un petit café paumé sur les hauteurs qui vaut le détour (tellement paumé qu’introuvable sur Google, c’est dire!). Le mec a l’air un peu perché mais son café turc est méga bon et pas cher du tout (on a même vu passer des beignets mais on s’est un peu calmées sur la bouffe :D). 

C’est fini pour la Baie de Kotor ! Mais vous pouvez découvrir les autres régions : le Centre, le Nord ou la côte. Ou alors, retournez à notre récap, par ici !