Nos débuts dans la province de Salzbourg

Après notre super chouette balade au lac de Braies (fin de notre passage dans les Dolomites), on regarde la météo: pas glorieuse. Les prochains jours en Autriche vont être dégueus. On doit changer notre itinéraire. A la base, on avait prévu de faire Innsbruck et les lacs, mais on s’est plutôt laissées porter par les rares moments de soleil pour découvrir ce pays, complètement méconnu. 

La route du Grossglockner

On a commencé notre trip en Autriche par la route du Grossglockner, route légendaire de 48 km qui s’étend de Bruck (province de Salzbourg) à Heiligenblut (province de la Carinthie). C’est la route la plus touristique d’Autriche, mais elle vaut tellement le coup! Ses serpentins sont sinueux à souhait et on roule sur une table de billard tellement le revêtement est excellent. La route est généralement accessible de mai à octobre, et le poste de péage ouvre à 5h30 et ferme vers 20h. Comme vous l’aurez compris, cette route est payante : 37,5€ par voiture. Ca fait un peu mal au derrière mais quand on voit ce qui nous attend, ça se comprend. 

Quand on lit les guides et d’autres blogs qui se lancent dans l’aventure, ils disent, pour la plupart, de commencer la route assez tôt pour être seul.es. C’est ce que nous avons fait et nous étions, en effet, seul.es ! A part quelques motards et quelques cyclistes dont les jambes sont en feu, nous avons pu nous arrêter absolument partout sur les bords de route, 4 feux clignotants et smartphone qui essaie de capturer ces moments… qui en réalité, ne rendent pas aussi bien en photo. Bon, l’inconvénient de venir si tôt, c’est que, si comme nous, vous avez une météo capricieuse, les nuages seront là et vous ne verrez pas très très loin. Mais justement, ce vent, ces nuages, cette pluie donnent une ambiance un peu… mystérieuse à notre visite. Et tout est définitivement très beau. On croise 2 marmottes qui nous signent et on les suit pour prendre le petit déjeuner. A ce moment là, on se rend compte que le vent sera de la partie et que ça risque de chasser pour le reste de la journée. On s’en fout : on prend la tartine et le fromage dans la voiture et on essaie de ne pas arracher une des portes d’Yvette avec le mistral qui souffle du tonnerre!

Au péage, la nana nous donne une carte qui identifie les points principaux à voir. On commence par le point de vue Kaiser Franz Josef. Les nuages sont là, on ne voit pas grand chose mais par contre, la puissance du vent nous fascine et nous laisse tantôt apercevoir un bout de lac, tantôt la quasi totalité. La sensation de météo changeante restera bizarre tout du long.

De là, on passe par une magnifique cascade et on rejoint le Fuscher Lacke (2262m de haut). En y arrivant, on fait 3 arrêts : une mini exposition en extérieur des pierres et matériaux qu’on retrouve sur la route du Grossglockner, un musée archi vieillot qui nous explique comment la route s’est construite (pour la faire courte, c’est sous les ordres de Franz Wallack que la route vu le jour. Après la grande crise économique des années 30, entre 1930 et 1935, plus de 3000 ouvrier.es furent embauchés pour réaliser cet énorme chantier. A l’époque, leur salaire était trois fois supérieur à la celui d’un.e enseignant.e!) et enfin, le tout petit sentier qui mène au milieu du lac. C’est très joli. On remonte dans la voiture, décoiffées comme jamais et on se dirige vers l’Edelweissspitze, une tour qui offre un super beau panorama sur les glaciers. Normalement… la météo devient catastrophique, Babeth se fait emporter par le vent. On descend prendre un café dans une taverne aussi vieille que les marmottes empaillées au mur.

Comme les nuages avancent vite, on aura quand même une “vue” sur les glaciers. L’endroit, même si couvert, reste magique et on est toutes les deux impressionnées par le nombre de personnes âgées qui parcourent cette route, à vélo. On ira se réchauffer au Haus Alpine Naturschau, un musée, moins vieillot mais plus tout jeune tout de même qui décrit de manière très ringarde la faune et la flore qu’on trouve sur la route. On retiendra surtout cette mignonne vidéo qui explique l’hibernation et les loisirs des marmottes. MOOOOOH. Pour finir, on redescend vers la vallée de Fuscher: la vue est majestueuse et la pente impressionnante. 

On a pris une bonne demi journée pour visiter les lieux mais si la météo est avec vous, il y a 100 autres choses à faire : de la randonnée, d’autres visites, des terrasses où se poser avec un livre. Bref, vous pouvez rester 2 jours dans les environs, sans aucun problème. 

Zell am See

De Bruck (qui, si vous suivez, est le dernier arrêt de la route), on voulait rejoindre le lac de Zell am See pour se poser. Babeth avait un webinaire auquel elle participait et Cassi devait bosser. Nos ordinateurs chargés, on décide de se poser autour du lac sur un banc pour profiter avant nos rdv pro. Grosse déception… on dirait le lac de Genval. Pas qu’on aime pas le lac hein mais on nous avait tellement vendu ce lieu comme THE magic place to be que la retombée fut fulgurante. Finalement, on décide de se poser dans un chouette café pour bosser. La pluie tombe, le wifi est excellent. Après 3 cafés, une part de gâteau et un tour au supermarché, on repart de là, peu séduites par les lieux. 

Ce soir-là, on cherchait un autre Park4night pour dormir. Après de nombreuses lectures de commentaires et de spots, on se rend compte que la tâche de dormir en camping sauvage en Autriche va se révéler bien plus compliquée que prévu. Entre les voisins qui appellent la police pour dénoncer, les amendes à 220 euros par tête de pipe et les endroits qui ne donnent franchement pas envie, on se résigne à rejoindre un parking dit “officiel” pour passer la nuit. 4€ pour 24 heures, on tire la conclusion qu’on peut dormir là. On n’est toujours pas certaines que ce soit le cas mais en tous les cas, on passera une belle nuit, au milieu de l’orage. On n’oublie pas les gros points positifs : la fontaine d’eau et les toilettes. Ca reste un spot de luxe quand on y réfléchit… 🙂 

Les cascades de Krimml

A côté de notre spot se trouvaient les plus hautes cascades d’Europe (380m). Elles s’étendent sur 3 niveaux et chaque niveau peut être atteint par une balade plus ou moins courte, plus ou moins sportive. Plus vous montez et moins vous aurez de touristes. Bref, nous avions lu dans le guide que l’entrée coûtait 4€ par adulte et que les lieux étaient envahis à partir de 10 heures du matin. Sauf qu’au vu du nombre de personnes dans les rues en Autriche, on a pris ça un peu à la légère. On s’est garées à l’extérieur des parkings officiels (qui coûtent une pêche) sur une place gratuite (c’est assez rare en Autriche que pour le souligner) et on a enfilé nos chaussures de marche. On ne va pas dans le même sens que les gens, on sort Maps.me et on suit un chemin alternatif. On grimpe, et on atteint le deuxième niveau en croisant, réellement 5 personnes. “Heuuuu… Boubou, la saison touristique n’a pas encore commencé ou quoi ??”. En se dirigeant vers l’étage 3, oui, on croise un peu plus de monde mais on est loin de la foule de Disneyland, relatée dans les commentaires TripAdvisor. Le débit de l’eau au dernier étage est fou, le torrent est impressionnant et la montée, ardue mais courte, vaut le coup. Considérant qu’on avait pris un chemin B pour y arriver, on décide de prendre le chemin A pour la descente. Et là, erreur FON-DA-MEN-TA-LE. Ce n’est pas Disney, c’est pire. Un tas de gamin.es hurlant.es et de parents en bêtes baskets se lancent dans l’ascension du premier niveau. On ne prend même pas le temps de s’arrêter aux différents points de vue tellement les selfie sticks envahissent les barrières. On rigole quand même. Et évidemment, en repassant par l’entrée officielle, on nous demande nos tickets, que nous n’avons pas, car par l’autre chemin, il n’y avait pas de guichet. Si on avait su… Bref, on s’acquitte de 5€ chacune pour la sortie (attention, comme partout en Autriche, on ne peut payer qu’en cash) et on slalome entre les poussettes, les chiens, les sacs abandonnés et les marchand.es de souvenirs pour retrouver notre Yvette ! 

Même si on est dans la province de Salzbourg et qu’on pourrait visiter LA ville de la région, la météo prévue est vraiment cracra pour les jours suivants. On revoit donc notre itinéraire et on se dirige finalement vers la région de la Basse Autriche. Et si vous avez déjà lu l’article, on a bien bourlingué dans le pays : venez lire la Haute Autriche, Vienne, l’ouest du pays (Tyrol et Vorarlberg) ou encore notre expérience Workaway à la ferme. Sinon, le lien vers le recap de l’Autriche, c’est par là !